Le groupe français Atos a choisi Google comme plate-forme préférée pour développer ses activités d’informatique dématérialisée (« cloud »), comptant notamment sur le savoir-faire de Google en matière d’intelligence artificielle, a indiqué mercredi son vice-président Eric Grall.
Pour tous nos clients, et il y en aura de plus en plus, qui n’auront pas de préférences entre les grands fournisseurs de service cloud que sont Google, Microsoft, Amazon Web Services, nous proposerons Google comme option préférée, a indiqué M. Grall lors d’un point presse téléphonique conjoint avec Paul-Henri Ferrand, responsable des opérations clients de Google Cloud.
Google a une avance claire en matière d’apprentissage automatique (« machine learning », technique d’intelligence artificielle), or les applications utilisant cette technologie seront la prochaine vague de développement du cloud, secteur en plein essor, a indiqué Eric Grall. Google de son côté voit dans Atos une manière de se renforcer sur le marché des entreprises européennes, où il fait encore figure de second couteau face à Amazon ou Microsoft, malgré ses succès chez Airbus, Carrefour ou Valeo.
Alors que les inquiétudes vont croissant en Europe sur le fait de confier les données des entreprises et des personnes aux géants de l’informatique américains, Atos sera une sorte de tiers de confiance sécurisant les entreprises européennes dans leurs relations avec Google, selon l’expression de son président, Thierry Breton.
Google et Atos « ensemble peuvent apporter ce nouveau niveau de confiance que les Européens veulent avoir (…) avant de nous confier leurs opérations et de venir dans le cloud », a indiqué M. Ferrand.
Atos est notamment spécialiste du cloud hybride, des solutions informatiques qui permettent aux utilisateurs de ne pas mettre toute leur informatique dans un cloud public, a-t-il noté. L’accord entre Google et Atos prévoit également la création par ce dernier de trois centres de recherche à Paris, Londres et Dallas, axés sur l’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle.
C’est un bon coup pour les deux parties, a commenté mercredi auprès de l’AFP Jean Patrice Glafkidès, le patron de Datavaloris, une petite start-up française d’intelligence artificielle. Le positionnement de Google sur les entreprises n’est pas encore aussi affirmé que pour d’autres géants comme Microsoft ou Amazon, et Atos va pouvoir l’aider à renforcer cette position, selon lui. Et Atos va pouvoir de son côté bénéficier de la forte notoriété de Google sur l’intelligence artificielle.
(©AFP / 25 avril 2018 14h27)